Infections urinaires ①
- Le 09/04/2019 à 21:35
- Dans Cours
- 0 commentaire
Qu'est ce qu'une infection urinaire ?
L'infection urinaire est une infection bactérienne de
l'urètre ou de la vessie.
Elle peut remonter jusqu'au rein
et provoquer une pyélonéphrite.
Cette maladie touche essentiellement les femmes.
Cependant, les enfants ainsi que les hommes d'au-delà de 50 ans peuvent aussi en être
victime.
Quels sont les symptômes des infections urinaires ?
Les symptômes varient en fonction de l'âge, du sexe, du
type et de la gravité de l'infection.
Ils peuvent consister
en :
- Des douleurs ou brûlures au moment de l'urination
- Une augmentation de l'envie d'uriner
- Des urines troubles et malodorantes
- Des douleurs du rein
- De la fièvre
- Des frissons
- Des nausées
INFECTION URINAIRE CHEZ L'HOMME
Chez l'homme, il est fréquent qu'on ne retrouve aucune
cause à l'infection urinaire.
Avant l'age de 50 ans, l'infection est souvent due
à un rapport sexuel non protégé .
Chez l'homme plus âgé, la cause la plus
fréquente est la présence d'une hypertrophie de
la prostate (adénome prostatique) qui comprime
l'urètre et engendre une stase de l'urine dans la
vessie.
Tous les obstacles à l'écoulement de l'urine sont
des facteurs d'infection urinaire : compressions
de la voie urinaire, calculs, maladie du col de la
vessie, pathologie de la prostate chez l'homme,
rétrécissement de l'urètre, etc.
Enfin, certains dysfonctionnements neurologiques
de la vessie, les infections des organes voisins
(appareil gynécologique, anus) et toutes les
manoeuvres intra-urétrales (sondes urinaires par
exemple) sont des causes plus rares.
Pour en savoir plus, lire aussi notre article les causes de
cystite.
Les signes de l'infection urinaire
Parfois, l'infection urinaire n'entraîne aucun symptôme,
en particulier chez les personnes âgées.
L'infection urinaire peut se traduire par une fièvre isolée,
sans aucun autre trouble, en particulier chez l'enfant ou
chez les personnes âgées.
Typiquement, l' infection de la vessie ( cystite) se
manifeste par des brûlures pendant les mictions
et des besoins fréquents d'uriner . Les urines sont
parfois troubles, hémorragiques et/ou malodorantes. Il
existe souvent une douleur ou une pesanteur dans le
petit bassin.
L' infection de l'urètre ( urétrite) se manifeste de la
même façon que la cystite.
L' infection du rein (pyélonéphrite ) est
responsable de signes généraux : fièvre élevée à
39°-40°, frissons, altération de l'état général. S'y
associent des douleurs lombaires qui peuvent être
bilatérales. Parfois sont également présents les signes
de la cystite.
L' infection de la prostate ( prostatite) se traduit
par des brûlures en urinant, des besoins
fréquents et des faibles volumes urinés. Existent
également une fièvre élevée, des frissons et parfois
des signes grippaux (douleurs musculaires ou
articulaires). Il peut exister un écoulement de pus par
le méat urétral. L'urine peut être trouble et
malodorante.
La consultation
L'interrogatoire note la présence de troubles mictionnels
évocateurs, l'existence d'épisodes antérieurs ou de
pathologie(s) associée(s). L'examen recherche avant
tout une fièvre (pyélonéphrite, prostatite). Il porte sur
les fosses lombaires (douleur à la palpation rénale en
cas de pyélonéphrite), le toucher rectal chez l'homme
(prostate douloureuse et inflammatoire en cas de
prostatite) et l'examen gynécologique chez la femme
(brides de l'hymen? Infection?). En cas de prostatite , il
faut rechercher un globe (blocage complet de la vessie)
par la palpation abdominale.
Examens et analyses complémentaires
La bandelette urinaire (disponible en pharmacie) oriente
le diagnostic en une minute : elle révèle la présence de
polynucléaires neutrophiles (globules blancs) et de
nitrites.
L' examen cytobactériologique des urines ( ECBU )
confirme le diagnostic en identifiant la bactérie dont la
sensibilité à plusieurs antibiotiques est testée
(antibiogramme). Son résultat dépend des conditions de
recueil.
Lorsque l'on craint une septicémie (passage de la
bactérie dans le sang), un prélèvement sanguin est
également réalisé.
Lorsqu'il s'agit d'une pyélonéphrite aiguë, on peut être
amené à réaliser un bilan radiologique (radio de
l'abdomen, échographie rénale) à la recherche d'une
cause favorisante (calcul par exemple).
En cas d'infections urinaires à répétition, un bilan
radiologique plus approfondi est nécessaire afin
d'éliminer une malformation anatomique favorisante.
Evolution de l'infection urinaire
L'infection urinaire fait courir de nombreux risques.
Les infections urinaires basses (cystite, urétrite)
peuvent, en cas de retard thérapeutique, évoluer vers
une infection urinaire haute, c'est-à-dire touchant le
rein (pyélonéphrite).
Toute infection urinaire avec fièvre (pyélonéphrite,
prostatite) peut se compliquer de septicémie (passage
de germes dans la circulation sanguine ), avec un risque
de choc septique (défaillance des organes vitaux) qui
nécessite une prise en charge en réanimation.
L'infection peut provoquer un abcès du rein voire sa
destruction.
Ces infections sont d'autant plus graves que le patient
est fragile (diabète, déficit immunitaire, âge avancé…).
Le risque ultime est l' insuffisance rénale terminale dont
le traitement est l'hémodialyse (rein artificiel) voire la
greffe rénale.
La prostatite possède des complications particulières
qui sont la rétention aiguë d'urine (blocage complet de
la vessie) et la dissémination de l'infection aux
testicules (orchite).
En cas de grossesse, toute infection urinaire est
dangereuse pour la mère mais également pour le foetus.
Il y a un risque d' accouchement prématuré.
Traitement des infections urinaires
Le traitement de l'infection urinaire repose sur
l' antibiothérapie , la majoration des boissons et le
traitement des facteurs favorisants.
En cas de cystite simple ou d'urétrite (infection urinaire
basse isolée non récidivante) :
Soit un antiseptique urinaire pendant 10 jours ;
Soit un traitement antibiotique court sur 3
jours : antibiotiques de la familles des
pénicillines ou des quinolones ;
Soit un traitement monodose en prise unique.
Cette dose unique est efficace sur la majorité des
germes impliqués dans les cystites aiguës.
En cas de pyélonéphrite aiguë ou de prostatite aiguë , il
est habituel de prescrire des antibiotiques pendant 2 à 3
semaines. L'antibiothérapie doit être adaptée aux
résultats de l'antibiogramme.
En cas de fièvre importante, d'altération de l'état général
ou de complication (septicémie, abcès rénal), une
hospitalisation est nécessaire pour surveillance médicale
intensive. Une double antibiothérapie est souvent
prescrite par voie intraveineuse les 2 ou 3 premiers
jours, avant de relayer par des comprimés.
Dans le cas d'une pyélonéphrite par obstacle (rein
obstrué par un calcul par exemple), une intervention de
drainage est indiquée en urgence afin de sauver la
vitalité du rein. Celle-ci est réalisée par les voies
naturelles le plus souvent.
Un ECBU de contrôle pratiqué 2 jours après l'arrêt des
antibiotiques vérifie l'efficacité du traitement.
En dehors des cas où une intervention de drainage du
rein s'impose et où le patient doit rester à jeun, il faut
toujours boire abondamment pour assurer un bon lavage
de la vessie.
Pour en savoir plus, lire aussi notre dossier consacré
aux traitements des infections urinaires ou l'article
Comment soigner une cystite ?
Conseils pratiques et informations diverses
Comme de multiples facteurs interviennent pour faciliter
la contamination de la vessie, de simples conseils
hygiéniques suffisent souvent à faire disparaître les
cystites chez la femme en période d'activité sexuelle :
Boire plus de 1,5 litres par jour ;
Effectuer des mictions complètes en étant
détendue ;
Pratiquer une toilette vulvaire au savon ;
Effectuer une bonne toilette après les selles
;
Lutter contre la constipation ;
S'essuyer avec le papier hygiénique en
allant d' avant vers l'arrière ;
Eviter les toilettes périnéales trop énergiques ;
Uriner immédiatement après les rapports
sexuels ;
Eviter les pantalons serrés et les sous-vêtements
en fibres synthétiques qui favorisent la
transpiration et la multiplication des germes.
En cas d'échec de ces mesures, le médecin peut être
amené à proposer un traitement au long cours fait de
petites doses d'antibiotiques prises en discontinu.
Les différents traitements des infections urinaires
Traitements pharmacologiques :
- Pour une cystite simple : traitement antibiotique
pendant 3 jours
- Infection urinaire plus sévère : traitement antibiotique
de 7 à 14 jours
- Infections urinaires récidivantes :
Traitements de
plusieurs mois avec de faibles doses d'antibiotiques.
Traitements naturels de l'infection urinaire :
Pour le D-mannose le traitement dépend si c'est une
infection urinaire aiguë ou chronique :
Infection urinaire aiguës : 1 cuillère à café dans un verre
d'eau, toutes les 2 à 3 heures.
On constatera une réduction significative des
symptômes dans les 24 heures et la disparition en 48
heures mais il faut continuer le traitement pendant 2 ou
3 jours après disparition des symptômes.
Infection urinaire chroniques : 1 cuillère à café dans un
verre d'eau, 3 fois par jour.
Pour les huiles essentielles : les huiles essentielles les
plus efficaces contre les infections urinaires sont :
- H.E de tea tree
- H.E de ravintsara
- H.E de sarriette
- H.E de canelle (également immuno stimulante) mais
qui doit être mélangée à de l'huile végétale car dermo-
caustique, comme l'H.E d'origan
Par voir orale à 1 goutte de 2 H.E sur comprimé neutre
(=sucre) ou avec du miel et de l'eau tiède 3 fois par jour
pendant 5 à 6 jours puis diminuer les doses. Il existe
des mélanges en gélules sur de l'huile végétale ou
associées à des probiotiques et pré biotiques.
Pour un traitement local, utiliser une lotion d'hygiène
intime à base de ces huiles essentielles.
L'huile de pépin de courge : recommandée pour stimuler
la fonction urinaire et purifier vessie et intestins (1000
mg 3 à 4 fois par jour, aux repas).
Traitement des infections urinaires par homéopathie :
Cantharis 7 CH : Pour réduire la douleur se manifestant
au niveau inférieur du ventre, la dose de Cantharis
Vesicatoria 5CH recommandée est de 3 granules, à
prendre toutes les 30 minutes.
Mercurius corrosivus 7 CH : En cas d'inflammations
vésicales ou rénales accompagnées de violentes
douleurs, placer sous la langue 5 granules de Mercurius
corrosivus 9 CH, 3 fois par jour
Gestes de préventions pour prévenir les infections
urinaires
Il est possible de prévenir les infections urinaires de
différentes façons :
- Boire de l'eau en grande quantité : il est recommandé
de boire au moins deux litres d'eau chaque jour sachant
qu'il est plus opportun d'en absorber 500 ml à chaque
fois et non d'en boire tout au long de la journée afin
d'éviter de fatiguer les reins
- Ne pas se retenir d'uriner
- Uriner après les rapports sexuels
- Utiliser un gel sans savon pour l'hygiène intime
- Limiter la consommation de sucre
- Eviter le thé, le café, les épices, le vin blanc et le
champagne
- Eviter de porter des pantalons serrés et des sous-
vêtements en fibre (strings à bannir en cas de crise)
- Consolider la flore intestinale par la prise de
probiotiques
- Restaurer la flore vaginale : Vider les gélules
probiotiques dans une cuillère de yaourt et badigeonner
le vagin
- La canneberge : consommer de la canneberge peut
s'avérer bénéfique en cas d'infection urinaire.
Cependant, le juge de canneberge en bouteille est une
fausse solution dans la mesure où les fabricants ajoutent
beaucoup de sucre (pour masquer le côté amer de la
canneberge), or le sucre favorise les infections urinaires.
Pour obtenir des effets positifs, il faudrait consommer au
moins ½ litre de jus pur chaque jour. Cependant, la
canneberge est déconseillée aux personnes
prédisposées aux calculs urinaires et peut provoquer
des effets intestinaux indésirables. Il est donc plus
opportun de se tourner vers des gélules de concentré de
canneberge ; le produit Uri-fort est efficace en cas
d'infections urinaires. Il peut être complété par de la
vitamine A afin de tempérer l'acidité de la Canneberge.
Auteur : Mutamba Ndjibu Maurice,
Étudiant à l'Institut Supérieur des Techniques Médicales de Goma.
En faculté des sciences infirmières.
Ajouter un commentaire